Cliquer pour agrandir
Reconstitution, ici, d'une fête médiévale à Villerouge-Termenes.
Les hérésies sont nombreuses au XIIe et parmi
elles, les Béguins, Béguines ou Béghards originaires
de Flandres, mouvements de femmes pauvres vivantes en ville, regroupées
en quartiers, puis les Bogomiles, hérétiques apparus
en Bulgarie. Les Gnostiques trouvaient le niveau culturel du Christianisme
trop bas (d'inspiration néoplatonicien). Les Manichéens
prêchaient un dualisme absolu dans la Perse Sassanide. Enfin les
Vaudois, fidèles de Valdo, marchand lyonnais, contestaient
l'autorité catholique corrompue par la richesse.
L'adjectif cathare désigne plusieurs réalités
et autant d'imaginaires. Ce n'est pas un phénomène mineur
mais une réponse religieuse aux questions des hommes et des femmes
du Moyen-Âge. Lucifer, ange déchu, créature initialement
bonne, se serait révolté contre son Dieu : ainsi le mal serait né du libre-arbitre
de Satan, et une deuxième fois du libre-arbitre de l'homme.
Contre-église
organisée
Le catharisme, apparu au XIe siècle s'est rapidement répandu
au XIIIe. Après avoir gagné les milieux populaires,
il s'est rapidement étendu aux élites sociales, cadres de
la société et noblesse. C'est un mouvement organisé.
En 1167, se tient un concile à Saint-Félix-de-Lauragais
où aurait siégé Nicétas, évêque
hérétique de Constantinople. Si en 1215 le IVe
concile de Latran le condamne, on dénombre encore
en 1250, 5 évêques cathares en France : Toulouse,
Albi, Carcassonne, Agen et le Razès mais aussi 6 en Italie dont
Florence et 6 en Orient.
Une hérésie parmi d'autres
Les origines du catharisme se perdent dans un labyrinthe d'influences
orientales complexes et lointaines, qui se propagèrent aux XIe
et XIIe et s'installèrent solidement en Languedoc en 1160. Si le
catharisme a autant de secrets on le doit aux parfaits qui formaient
le "clergé cathare" et protégeaient avec soin
leurs documents. On constate plusieurs variantes de ce mouvement, en
Bulgarie, en Grèce, en Italie en Catalogne
mais aussi en Rhénanie où il ne dépasse pas
le stade de l'implantation. C'est donc au sein du monde occidental et
surtout autour des rivages méditerranéens que cette
religion a connu une certaine vitalité.
L'idéologie cathare
Les cathares théorisent l'existence d'un principe "mauvais"
à l'origine du monde matériel. Au Dieu bon qui règne
sur le monde spirituel, s'oppose le monde matériel gouverné
par Satan. L'homme n'est qu'un esprit enfermé dans
la matière par la ruse du Malin. Les cathares veulent libérer
l'homme de la matière et lui rendre sa pureté divine. Avec
le "consolament", les cathares sont ramenés à
la lumière.
Une hérésie
explosive
C'est le rejet des principes chrétiens (rachat du mal
par l'envoi du Christ sur terre, rejet des sacrements) qui amènera
à sa condamnation. Pour les cathares le corps du Christ a été
créé par le Diable et le clergé chrétien
ne pratique qu'une catéchèse de peur sur l'idée que
faute de pardon l'enfer est au bout de la vie. Le cathare est sûr
de retrouver le monde du Bon s'il adhère à la foi cathare.
L'origine du mot cathare
On donne traditionnellement deux origines à cette dénomination,
l'une grecque "catharos" signifiant "pur" (catharsis=purification),
une autre latine "cattus", le chat désignait de façon
péjorative les hérétiques, adorateurs du chat. Albigeois
est le nom qui les désigne au départ, leurs adeptes
ayant trouvé refuge à Albi ou simplement parce qu'à
Albi le peuple sauva quelques hérétiques du bûcher.
Les catholiques et l'Inquisition utilisaient le terme générique
d'hérétique (hérésie vient du grec hairesis=
choix). Les cathares s'appelaient entre-eux apôtres, chrétiens
ou chrétiennes et leurs fidèles les qualifiaient de "bons-chrétiens"
ou de "bons-hommes" ou de "bonnes-chrétiennes"
ou de "bonnes-femmes" (la religion cathare donnait un
rôle identique à la femme et à l'homme pour
l'exercice des prédications et l'accomplissement des rites). Ni
les prêtres ni les religieux chrétiens n'utilisaient le terme
"cathare".
|