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La croisade
contre les albigeois illustrée par Moretti sous les
arcades de la place du Capitole à Toulouse
Chronologie
1209 début de la croisade
- 15 août: prise de Carcassonne
- fin novembre : prise d'Alaric
1210
- Mars :Montlaur (N-E), habitants pendus
- Bram (Ouest de Carcassonne), supplice : on creva les yeux à un centaine de cathares
- Avril : Cabaret (Nord de Carcassonne) attaque
- Alaric (S-E de Carcassone) siège et prise du château
- Mai : échec de l'alliance Pierre II d'Aragon et les barons du comté de Carcassonne à Montréal
- Juillet :Minerve (N-E de Carcassonne 1er bûcher : 140 cathares brûlés
- Aout-Nov. : Puivert (S-O), Termes (S-E) siège et prise
1211
- Mai : Lavaur (entre Albi et Toulouse) 300 à 400 cathares brûlés
- mai : Les Cassès (S-O de Castelnaudary) 60 cathares brûlés.
- juin échec du siège de Toulouse
1217
- Prise de Montgaillard et soumission de Peyrepertuse
Les
préalables
Deux points restent à éclaircir avant d'intervenir, la neutralisation
du comte de Toulouse et l'accord de son suzerain, le roi de France Philippe
Auguste (Auguste parce que né en août) déja excommunié.
La neutralisation du comte de Toulouse est facile à obtenir avec
sa mise en cause du comte dans le meurtre, le 14 janvier 1208 alors qu'il
traversait le Rhône à St-Gilles, de Pierre de Castelnau,
légat du pape depuis 1202 en remplacement du cistercien Raynier.
Le nouveau légat qui le remplacera Arnaud Amaury ne tardera pas
à devenir malheureusement célèbre. Mais le comte
de Toulouse qui comprend l'imminence du danger s'empresse de faire amende
honorable à St-Gilles, en s'humiliant dans une cérémonie
de pénitence pour se racheter. Le 22 juin 1209, il se retrouve
à jurer sur les évangiles et à se mettre au service
des croisés dans le cadre de l'Ost, période de 40 jours
qu'il doit à son suzerain. Raymond VI plaçait ainsi
ses biens sous la protection du Pape. Après lui avoir fait miroiter
les terres qu'il pourrait ainsi s'octroyer, le roi de France, mobilisé
par ses démêlés avec les anglais, refuse tout net.
Finalement devant l'insistance de bons nombre de grands vassaux tels le
duc de Bourgogne ou le comte de Nevers qui le suppliaient
de les laisser partir, il céda mais dès lors on n'obtint
rien de plus de sa part.
Le cadre féodal
La croisade contre l'hérésie cathare se fera donc dans le
cadre féodal avec la bénédiction du roi de France,
les seigneurs doivent donc y participer 40 jours selon le principe de
l'ost. Un rassemblement important de seigneurs du Nord parlant la
langue d'oïl incompréhensible pour les gens du Sud se forme
ainsi à Lyon dans l'été 1209.
Le paiement de la croisade
Le roi de France refuse de participer à la dépense, elles
seront donc réglées par des contributions locales et en
cas de refus par des pillages et des rapines.
La première campagne (été-automne
1209)
Le gros de l'armée part paisiblement de Lyon, soumet
valence , traverse le Rhône à Beaucaire, évite Montpellier,
fief de Pierre II d'Aragon, et file sur Béziers fief des Trencavel,
comte de Carcassonne, ou ils arrivent, au cur de l'été,
le 21 juillet 1209. Raymond VI qui a rejoint les croisés va les
guider et se monter fort utile sur les terres de non neveu qui n'avait
de cesse de lui faire la guerre.
Béziers refuse de livrer les hérétiques
A l'arrivée
des troupes croisées, les habitants de Béziers sortent sur
les remparts pour narguer les croisés. Arnaud Amaury, nouveau légat
du pape juge qu'une démonstration de force est nécessaire.
L'évêque de Béziers lui donne une liste de
223 hérétiques, mais la population refuse de livrer les
hérétiques. L'évêque quitte la ville avec seulement
quelques catholiques. Une bande de ribauds donne alors l'assaut
et massacre es 20.000 personnes qui restent, catholiques compris,
dans la ville qui sera totalement pillée et incendiée. Tuez-les
tous aurait dit le prélat du pape Arnaud Amaury, Dieu reconnaîtra
les siens. 1er
août 1209 siège de Carcassonne
C'est
devant le même ultimatum de livrer les hérétiques
que le comte Trencavel quitte la ville de Carcassonne dont il est le seigneur.
Malgré la résistance héroïque de ses habitants,
la ville sera finalement prise et son comte jeté en prison d'où
il mourra, 3 mois plus tard, en novembre.
Simon de Montfort
Le légat, au nom du pape, et contre les règles féodales,
sans consulter son suzerain, le roi de France dépossède
Trencavel et attribue son fief à un vicomte peu connu, Simon
de Montfort. C'est une manuvre subtile car ce dernier n'a
pas de lien direct de vassalité avec le roi de France contrairement
à d'autres seigneurs plus puissants qui refuseront. Les forces
dont dispose Montfort vont cependant se réduire en août car
beaucoup de chevaliers qui ont terminé leur période d'ost
de 40 jours repartent dans leur fief.
L'hommage des vassaux
Le nouveau suzerain doit maintenant recevoir l'hommage des vassaux. La
plupart s'y refusent. Simon de Monfort lève alors un impôt
pour remercier Rome, totalement illégal. Simon de Montfort
va alors agir autour de Carcassonne comme un véritable soudard,
les bûchers vont commencer.
Les bûchers commencent
A Cabaret, le seigneur qui était probablement cathare ne
veut se soumettre, le premier bûcher commence.
Les campagnes annuelles de Montfort 1210, 1211,
1212
Chaque année c'est le même processus, au milieu de l'été
de nouveaux croisés venus du Nord arrivent, pour la durée
de l'ost, attirés par des seigneuries à acquérir.
Les campagnes de 1210 à 1212 sont des périodes d'une grande
cruauté.
La
bataille de Muret 1213
Muret est situé au sud de Toulouse. Le 30 août 1213,
Le comte de Toulouse et le roi d'Aragon se lancent à l'assaut des
troupes de Simon de Montfort. 20.000 hommes dont le roi d'Aragon, périront,
la plupart noyés, sur les bords de la Garonne.
L'écrasement
des forces aragonaise et toulousaine ouvre désormais la voie à
une domination sans limite de Simon de Montfort.
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