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L'assassinat en 1208 de pierre de Castelnau archidiacre de Fontfroide, ici gisant, sera le prétexte de la croisade.
Ici reconstitution pour
"la caméra explore le temps" de Stellio Lorenzi.
St Dominique à droite bénit le cadavre de Pierre de Castelnau,
à sa gauche se tiennent Foulques, évêque de Toulouse
et, avec la croix, Simon de Monfort.
Le
régime féodal des seigneurs
On
ne peut comprendre le déroulement des événements
si on ne connaît pas les mécanismes et les éléments
fondamentaux des XII-XIIIe. Le système féodal définit
des obligations de service et d'obéissance d'un vassal envers
son suzerain. Les droits du seigneur sont de deux ordres, sur le
sol et banal, sur les gens. La seigneurie se compose de la
réserve que le seigneur exploite en gestion directe et des
tenures concédées à des paysans, les tenanciers.
Le droit banal est le pouvoir de lever l'impôt, la taille, de juger
et de punir. Des liens vassaliques compliqués ne facilitent
pas les choses car le sol d'une tenure peut dépendre d'un seigneur
et le droit banal d'un autre. Les seigneurs construisent désormais
leurs châteaux en pierre, alors que jusque l'an 1000, ils les construisaient
en bois.
L'église
Encore
un petit effort, cher lecteur, pour bien comprendre la mentalité
d'un homme ou d'une femme vivant en ce début du XIIIe. L'église
et la religion ont un rôle important. On a peine à se rendre
compte aujourd'hui du poids qu'avait à l'époque la papauté
en matière politique. La vie est rythmée par les fêtes
religieuses et c'est le curé qui fait part aux habitants des décision
de l'évêque mais aussi de celles du seigneur. L'acteur principal
est donc le Pape. La papauté s'est dotée d'une doctrine,
la théocratie, en vertu de laquelle elle estime détenir
la souveraineté des affaires temporelles. La papauté
peut ne pas exercer directement l'autorité politique, à
condition que celui qui l'assume la reçoive de la papauté
et soit contrôlée par elle. En ce début de XIIIe siècle
les conditions politiques sont favorables au Saint-Siège
qui contrôle la vie politique dans plusieurs états catholiques
et se place désormais en suzerain naturel de tous les pays catholiques.
L'église peut compter sur son clergé mais aussi sur
de nombreux ordres religieux.
Les
données politiques
la tragédie cathare ne peut se réduire à son seul
aspect religieux, il y a aussi le système féodal.
Le comté
de Toulouse, compte tenu de son importance, est au cur des événements.
Le comte de Toulouse qui est en plus duc de Narbonne, marquis
de Provence est avant tout un vassal du roi de France, mais aussi
du roi d'Angleterre, de celui d'Aragon et d'Allemagne car Arles fait partie
du domaine impérial germanique.
Contre l'église et les seigneurs
Si l'hérésie cathare progresse aussi rapidement aux XI-XIIe
siècle, on le doit principalement à un mouvement de révolte
contre les avantages des seigneurs et du clergé.
C'est donc, au départ, un sursaut contre une religion et une société
dominante aux nombreux privilèges, qui sera le détonateur
du mouvement. De plus, les châtelains devenus seigneurs tels ceux
de Termes ou ceux de Peyrepertuse qui n'hésitent
pas à utiliser la violence et la rapine pour s'approprier souvent
illégalement les terres des abbayes exaspèrent.
Cathare
contre féodalité
La
hiérarchie sociale justifiée comme une création divine
est perçue comme une in,justice, une création du mal et
n'apparaît pas comme le reflet d'une volonté de Dieu. La
naissance, donc le sang qui fonde la distinction sociale ne peut être
qu'une invention satanique. Les cathares vont s'infiltrer dans
ce mécontentement et condamneront le pilier de la féodalité
qui est le serment fait par tout seigneur et son vassal.
Soutien des seigneurs
Mais le catharisme, après un démarrage plutôt
populaire va curieusement se développer auprès de la noblesse
que les cathares vilipendent. En effet, les seigneurs ne sont pas fâchés
de voir les cathares s'attaquer à l'église dont elle
convoite les immense domaines. La noblesse va donc soutenir ouvertement
ses sujets qui supportent, de moins en moins, l'impôt du clergé,
la dîme.
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