
Cliquer pour agrandir
Le miracle du feu, ici en photo, même si les habits ne sont pas d'époque, on retiendra que l'ouvrage offert par St Dominique aux albigeois résiste à l'épreuve du feu.
Le moment crucial pour un cathare est
celui du "consolamentum" qui lui assure le salut éternel.
Le rite était pratiqué par les parfaits sur les fidèles
à l'article de la mort mais conscients. Le "consolamentum"
remplaçait ainsi les sacrements catholiques. Les prêtres
cathares se reconnaissaient aisément avec les cheveux longs et
la barbe. Ils étaient vêtus de noir et portaient une sorte
de toque ou de bonnet rond.
La doctrine cathare aboutit à rejeter le système féodal,
le paiement des impôts, la justice seigneuriale ou royale.
Vocabulaire
Évangiles (bonne nouvelle) :
Ensemble des quatre livres,
écrits du Nouveau Testament, où sont consignées la
vie et les paroles de Jésus-Christ. Ils sont attribués à
Matthieu, Marc, Luc et Jean. Leur rédaction se situe entre 70 et
80 pour les trois premiers et vers l'an 100 pour le quatrième.
Une
religion sans église
Les cathares
n'avaient pas de lieu de culte, peu de sacrements et niaient l'eucharistie.
C'est un clergé itinérant qui délivre les sacrements
et dévoile les textes, dans les maisons, les châteaux ou
sur les places de village.
La hiérarchie cathare
A la base, les simples croyants, rattachés au rite par le
"méliorament" ne font pas partie de l'église
mais doivent montrer du respect à l'égard des "parfaits"
en les adorant, c'est à dire en faisant trois génuflexions
en face d'eux pour recevoir en échange le baiser de bénédiction.
Au dessus, les novices doivent s'habituer aux abstinences rituelles,
puis les prêtres, d'anciens novices depuis au moins un
an ayant reçu le "consolament" de l'évêque
lors d'une cérémonie. Enfin au sommet,
les évêques, un seul d'abord, celui d'Albi en 1167, puis
quatre autres Toulouse, Agen et Carcassonne et le Razes.
Le rite du "consolament"
Les écrits donnent une image de la vie du simple croyant assez
proche de celle d'un fidèle catholique. Incités à
se conduire comme de bons chrétiens, les croyants saluent
par une triple génuflexion, le meliorament et assistent aux prêches,
voire aux cérémonies toujours collectives, comme
le "consolament".
Le "consolament" est un véritable baptême
délivré en deux occasions, soit lors d'ordination
des nouveaux prêtres réservée aux novices, des hommes
et des femmes, croyants depuis au moins un an, ou alors aux croyants qui
le demandaient à l'article de la mort. Pendant une période
probatoire fixée à un an, le novice pouvait ainsi s'entraîner
aux abstinences rituelles assez rigoureuses. Concrètement
le croyant se mettait à genoux, une main sur le livre des évangiles,
faisait la promesse d'adhérer à la foi cathare en déclarant
accepter la règle de l'abstinence. Il recevait ensuite d'un "parfait"
la "consolation", une simple imposition des mains.
Les
abstinences rituelles
Continents, abstinents, végétariens, non-violents,
pauvres, entraînés à la parole publique, à
la prédication, instruits des textes sacrés, les cathares
parcourent les routes. Le
parfait doit respecter l'abstinence, s'abstenir de tout rapport
sexuel, de consommer de la viande, des œufs, du lait. Le poisson
est curieusement autorisé. Il doit respecter trois carêmes
de quarante jours chaque année avec certains jours un jeune
renforcé n'autorisant que le pain et l'eau. Les parfaits
doivent vivre à deux et travailler, posséder
leurs instruments de cuisson et les laver 5 fois. Il leur est interdit
de prêter serment.
La métempsycose
Les cathares croient en la métempsycose, réincarnation
de l'âme après la mort dans un corps humain ou celui d'un
animal. Les hommes qui n'avaient pas été consolés
voyaient donc leur âme errer, jusqu'à 9 fois, d'être
en être et se réincarner dans un autre homme, une femme ou
un animal qu'il était donc interdit de tuer car pouvant
abriter une âme. La fin du monde n'était pas catastrophique mais
une extinction progressive, les âmes sauvées désertant la terre
et Satan restant seul dans son néant.
Les
prières, le notre père
Encore
prononcée en 1947 par une paysanne ariégeoise, c'est une
prière assez longue commençant par : Père saint,
juste Dieu des Bons Esprits, toi qui ne te trompas jamais, qui jamais
ne mentis, qui jamais n'erras, qui jamais ne doutas afin que nous ne mourrions
pas dans le monde du dieu étranger (le malin) puisque nous ne sommes
pas de son monde et qu'il n'est pas des nôtres, apprends-nous à
connaître ce que tu connais et à aimer ce que tu aimes.
|